Le boxer intelligent
Flat Twin ShiftCam de 1.254 cm3, 136 ch et 143 Nm, 249 kg pleins faits, à partir de 17.400 euros
BMW a donc dû relever ce défi en mettant à jour une R 1200 GS qui a longtemps dominé le marché et qui reste encore aujourd’hui le plus important modèle de la gamme bavaroise. Ce statut au sein de l’offre du constructeur n’est pas nouveau et dure depuis quatre décennies depuis l’introduction du tout premier bicylindre à usage polyvalent sur la BMW R80GS qui, en 1980, reprenait la base du Boxer vainqueur de quatre rallyes Paris-Dakar.
Depuis lors, la famille GS s’est écoulée à quelque 700.000 exemplaires à travers le monde. Rien qu’en 2017, ce sont 50.281 R1200GS et GS Adventure qui ont trouvé preneur, soit plus de 30% des 164.153 motos vendues par le constructeur sur l’année.
Tout en apportant des modifications esthétiques aux détails de la moto, comme les nouveaux caches du moteur Boxer ou les nouvelles déclinaisons de couleur, les ingénieurs se sont surtout focalisés sur l’amélioration des performances et l’agrément moteur.
Ainsi, au premier abord, la moto ressemble à s'y méprendre à sa devancière, reprenant son style caractéristique avec ses feux asymétriques et son bec de canard. Seul l'oeil averti reconnaîtra le nouveau Boxer ou les coloris 2019 et parviendra à faire la distinction immédiatement.
Notons par ailleurs qu'ici l'éclairage à LED n'est plus une option, mais passe en série. En série, on retrouve également un pare-brise réglable électriquement. Une vraie nouveauté pour BMW qui nous a plutôt habitué à proposer une longue liste d'options faisant s'envoler le prix.
Mais c'est toutefois par les options que passeront la plupart des équipements, que ce soit pour les suspensions ESA à pilotage électrique, le système d'appel d'urgence eCall, les jantes à rayons croisés, le régulateur de vitesse, les protège-mains et poignées chauffantes, le démarrage sans clé...
Grimper sur cette R 1250 GS est un peu comme enfiler une nouvelle paire de vos chaussures préférées. Tout semble à peu près pareil par rapport à l’ancien modèle, à l’exception de la nouvelle instrumentation de série qui prend la forme d’un écran TFT couleur de 6,5 pouces qui était auparavant disponible en option. Celle-ci se dote d’un compteur de vitesse très lisible en son centre et d’un indicateur de rapport engagé sur la droite. A cela s’ajoute la possibilité de télécharger l’application BMW Motorrad Connected pour bénéficier d’un système de navigation directement sur l’écran TFT, mais aussi d’écouter sa musique ou de passer des appels directement par cette interface.
De base, la selle offre le choix entre une hauteur de 850 mm et 870 mm, qu’il est possible d’abaisser jusqu’à 800 mm ou de surélever jusqu’à 900 mm avec les options. L'assise est similaire au précédent modèle d’autant que les suspensions sont esthétiquement identiques. Autant dire que le pilote d'1,70m mettra tout juste les pieds à terre.
Les équipes d’ingénieurs avaient pour objectif d'améliorer la facilité d'accès de la moto et sont ainsi parvenues à ce résultat avec le développement du système ShiftCam qui combine le calage variable des soupapes et une levée différentielle de ces dernières, le tout dans un même ensemble. C’est là l’élément clé de version largement revu du bicylindre Boxer à huit soupapes refroidi par air/eau de BMW qui propulse la R 1250 GS. En plus d'être aujourd'hui certifié Euro4, ce nouveau moteur répond déjà aux exigences Euro5 qui seront obligatoires dès 2020.
Trois ans de développement auront été nécessaires pour ce nouveau moteur qui voit sa cylindrée passer de 1.170 cm3 à 1.254 cm3 grâce un alésage plus important et une course allongée de 3 mm. Le Boxer ShiftCam développe désormais 136 chevaux à 7.750 tr/min et un couple maximal de 143 Nm à 6.250 tr/min contre 125 ch et 125 Nm pour la précédente 1200. Les 7% d’augmentation de cylindrée ont ici permis d'augmenter le couple de 14% et la puissance de 9%.
Une pression sur le démarreur permet de lancer le moteur Boxer et de se rendre compte que la sonorité du nouvel échappement 2-1 en inox est désormais plus profonde. De plus, les bruits mécaniques ont été nettement réduits, éliminant le cliquetis que l’on entendait auparavant à basse vitesse.
En un rien de temps, on se retrouve hors des vitesses légales sur route en atteignant les 160 km/h à 6.000 tr/min. Prudence donc, car la navigation se fait alors sans contrainte avec une protection qui se montre efficace pour limiter les flux d'air sur le pilote de 1m80. De même, le contrepoids du moteur supprime complètement les vibrations. A une vitesse de croisière de 130 km/h, le moteur tourne sur 4.300 tr/min, autant dire que la consommation baisse drastiquement.
Le freinage fait dans le classique, mais efficace avec ses deux étriers avant radiaux d'origine Hayes à quatre pistons associés à des disques de 305 mm qui assurent un bon mordant sans être brutaux. L'important frein moteur vient également compléter le dispositif.
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